Ecclésiastique et écrivain. En 1785, il devient membre de l'Académie française dont il cache les archives et les registres pendant la Révolution. Bien que proche des philosophes de son temps, il refuse l'ordre révolutionnaire et rompt le contact avec les Idéologues, qu'il a fréquentés pendant plusieurs années chez Mme Helvétius. Collaborateur du dictionnaire de l'Académie, il se voue au combat pour l'Académie française. Ainsi il rejette le projet d'un supplément à la 5e édition du dictionnaire qui devait contenir les néologismes révolutionnaires. Avec son opinion il est en conflit avec Domergue, qui plaide pour un dictionnnaire républicain. L'inimitié de ces deux hommes se montre déjà en 1793, lorsque Domergue et Cubières sont chargés de prendre possession des dépôts de l'Académie française, se trouvant chez Morellet. Celui-ci parle de cet événement dans ses Mémoires:

L'un des deux commissaires était Dorat-Cubières, alors secrétaire de la fameuse Commune de 1793; l'autre était Domergue, aussi mal intentionné que son collègue pour l'Académie française. Ces messieurs me traitèrent assez légèrement, ainsi que l'Académie. Ils me dirent que son Dictionnaire ne valait rien; que le plan était vicieux et l'exécution défectueuse, et qu'il fallait en ôter tout ce qui était contraire à l'esprit républicain; enfin que l'académie elle-même était un très mauvais établissement.

André Morellet, Mémoires sur le dix-huitième siècle et sur la Révolution, 1821

   

Portraits - Vitrine 3

         
         
      5 André MORELLET
(* Lyon, 7 mars 1727      † Paris, 12 janvier 1819).
Gravure de Massol d'après le tableau original (XIXe siècle). (PPH)