Je declare que je ne reçois aucun traitement de la Republique, et en Consequence je reclame mes appointemens pour le mois de Nivose et de Pluviose, comme professeur de Grammaire generale et raisonnée aux Ecoles Centrales de Paris; plus le rappel depuis le 1.er frimaire, en Execution de l'arrêté du Directoire executif du 16 Pluviose. / Le 22 Pluviose an 4e / Saintange

Saint-Ange se plaint de ne pas être rémunéré pour son travail et il n'est pas le seul à le faire. Les actes manuscrits témoignent que les instances responsables du traitement sont toujours en retard avec le paiement. Jean-Etienne Judith Forestier, dit Boinvilliers (1764 - 1830), professeur de Grammaire Générale à l'École Centrale de Beauvais, puis professeur de belles-lettres dans la même école a même laissé un poème, écrit en l'an VI (1797/98), à ce sujet:

Mot de consolation à mes confrères, professeurs de l'Ecole centrale, sur le défaut de paiement.

D'où naît le sombre ennui qui parfois vous accable? [...]
C'est, dites-vous, de ne rien recevoir.
Ventre saint gris! nous devons tous savoir
Que l'Etat n'est pas insolvable!
Allons, ayons l'humeur tant soit peu plus aimable;
Au noir chagrin qui se lit sur nos fronts
La gaîté, mes amis, me semble préférable,
Et puis [...] envers l'Etat [...] pour un manque de fonds,
N'en soyons pas moins équitables;
Sachons aussi mieux nous apprécier,
Qu'en pensez-vous? S'il ne peut nous payer [...].
C'est que, ma foi! nous sommes impayables.

 

  Vitrine 5    
       
      3 Ange François FARIAU DE SAINT-ANGE (1750 - 1810)
Lettre autographe signée et adressée au Ministre de l'Intérieur Pierre Bénézech (1745 - 1802).
Paris, 22 pluviôse an 4 (11 février 1796). ½ p.
Acquis en mai 2000, de l'entreprise Hellmut Schumann AG (Zürich). (PPH)