Métaphysicien anglais. Dans son ouvrage principal, l'Essay concerning human understanding paru en 1690, il expose sa théorie de la génération et de la filiation des idées, réfutant la conception des idées innées de Descartes. Il y soutient que l'origine des connaissances humaines est soit dans les sensations, soit dans la réflexion. Cette thèse sera radicalisée par Condillac de façon à baser l'origine des connaissances humaines uniquement sur les sensations.
La discussion sur l'abus des mots, c'est-à-dire l'emploi volontairement ou involontairement imprécis de la langue, occupe une place centrale dans l'œuvre de Locke. La conséquence pédagogique qu'il tire de cette discussion théorique est qu'il ne faut surtout pas mémoriser des signes vides de sens, mais suivre la marche de l'analyse afin de lier des idées précises à des mots précis. Continuée pendant la Révolution, cette discussion est très présente dans les Grammaires Générales qui visent à rendre plus claires les relations entre mot et chose, expression et contenu.

Locke est, je crois, le premier des hommes qui ait tenté d'observer et de décrire l'intelligence humaine, comme l'on observe et l'on décrit une propriété d'un minéral ou d'un végétal, ou une circonstance remarquable de la vie d'un animal: aussi a-t-il fait de cette étude une partie de la physique.
Destutt de Tracy, Élémens d'idéologie, 1801.

   

Portraits - Vitrine 6

 
         
         
      7 John LOCKE
(* Wrington, 29 août 1632 † Oates, 28 octobre 1704)
Gravure de Cl. Duflos d'après un tableau de Gottfried Kneller (première moitié du XVIIIe siècle). (PPH)