La Décade suit de près les discussions menées autour de l'enfant sauvage de l'Aveyron. En l'an IX (1801) un auteur anonyme de la Décade écrit: Citoyens, ce jeune infortuné de l'Aveyron, qui excita l'année dernière une si vive curiosité, est tombé maintenant dans un profond oubli. Il a eu le sort de tout ce qui est de mode, il n'a inspiré d'intérêt que par la nouveauté. [...] [Note des Rédacteurs] Nous avons eu occasion de voir cet enfant, il y a quelques jours. Ses yeux sont toujours très vifs, mais insignifiants, ainsi que ses petits cris absolument inarticulés. Cependant il reconnaît les personnes avec lesquelles il est habituellement. Il montre même une espèce de préférence pour une jeune demoiselle, fille de l'un de nos premiers astronomes, qu'il trouve quelquefois dans le Jardin de l'Observatoire, où on le mène se promener. Il lui obéit presque comme un chien obéit à son maître: c'est de l'attachement mêlé de crainte. Lui fait-elle signe de venir s'asseoir auprès d'elle? Il accourt. Mais distrait bientôt par un autre objet, il se lève, et il faut lui faire violence pour le faire tenir en place. On doit attendre un plus grand nombre d'observations pour prendre une opinion quelconque sur les résultats de l'éducation qu'on lui donne.
 
  Vitrine 7
       
       
      7 La Décade philosophique, littéraire et politique. Par une société de gens de lettres. Onzième année de la République, 1er trimestre. Vendémiaire, Brumaire, Frimaire.
Paris: Décade philosophique, An XI [1802/03]. VIII, 576 pp.
Prêt: Universitätsbibliothek Tübingen, cote Kb 154.