qu'il laisse tomber de vétusté ceux qui furent en vigueur, qu'il crée des expressions pour des idées qui n'en sont pas encore, qu'il substitue un son doux à une articulation dure; il le peut, souvent même il le doit pour la perfection de la langue et le charme de l'oreille. Mais les principes métaphysiques des langues, mais les vérités éternelles sur lesquelles la grammaire est assise, donc indépendantes de ses lois. L'orgueil de l'usage viendra toujours se briser contre ces axiomes: un et un font deux; la durée est composée du présent, du passé, de l'avenir. Et toutes les fois que des écrivains peu attentifs, d'ailleurs pleins de mérite, trompés par une fausse lueur, s'égarent loin des sentiers du vrai, c'est à la raison à les y ramener. La critique ne vaut pas le génie, mais le génie des grandes obligations à la critique."

"Et l'usage, en fait de syntaxe écrite, qui est-ce qui le constitue? - Evidemment les écrivains. Quand tous les écrivains sont constamment d'accord sur un point, ce concert unanime forme l'usage universel, dont les lois sont souverains, sans égard même pour quelques justes observations de la logique grammaticale. Quand tout le monde a tort, il faut bien que tout le monde ait raison. Mais lorsque les écrivains sont partagés, lorsque les autorités se heurtent, de ce choc naissent deux usages, dont le poid est égal, toutes choses égales d'ailleurs. Et dans ce cas, je prends la balance; dans l'un des bassins je mets l'usage seul; dans l'autre, l'usage et la raison... L'usage et la raison doivent emporter la balance." "il y a ici deux usages. Le passé simultané ou imparfait peut citer en la faveur nos meilleurs écrivains, nos meilleurs écrivains peuvent être cités en faveur du présent, et chaque écrivain peut être cité pour et contre tour-à-tour...

   
  Vitrine 5
 
         
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      2 Manuscrit non signé de François-Urbain DOMERGUE (1745 - 1810), Grammairien, Professeur de Grammaire Générale à l'École Centrale des Quatre Nations (Paris). S.l. (après 1796). 3 pp.
(auteur incertain, manuscrit attribué à François-Urbain Domergue par la Staatsbibliothek zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz / Handschriftenabteilung)
Prêt: Staatsbibliothek zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz / Handschriften-abteilung, Sammlung Darmstaedter, cote 2 b 1780 (3).