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Curriculum Vitae
* 25 septembre
1943 à Stöttham (Bavière)
† 14 septembre 2000 à Francfort/Main
De 1962 à 1970,
Formation universitaire à Munich, Aix-en-Provence/Marseille et Tübingen
(Philologie romane et Philologie allemande, Linguistique générale
et Philosophie).
1970,
Doctorat ès Lettres.
1970,
Assistante d'Eugenio Coseriu à l'Université de Tübingen; de 1970
à 1974, assistante de Hans-Martin Gauger à l'Université de Fribourg-en-Brisgau.
1974 à
1991, Professeur de Philologie romane à l'Université de Francfort/Main.
De 1976 à 1977
et de 1988 à 1989, Doyenne de la Faculté de Langues et Lettres modernes
de cette même université.
De 1977 à 1981, Présidente du "Deutscher Romanistenverband".
De 1986
à 1990, Directrice du projet de recherche "La réception des Idéologues
en Italie, en Espagne et en Allemagne", financé par la "Deutsche
Forschungsgemeinschaft".
De 1987 à 1989,
Directrice d'un projet de recherche consacré à la "Révolution Française
et le projet de la Modernité".
De 1990
à 1991, Boursière de la Fondation Volkswagen.
De 1991 à 2000,
Professeur de Philologie romane à l'Université de Tübingen (Succession
d'Eugenio Coseriu).
A partir de 1996,
Membre de l'Académie des Sciences de Heidelberg (Philosophisch-historische
Klasse).
A partir
de 1997, Directrice du projet de recherche "Formation du discours:
La Grammaire Générale dans les Écoles Centrales (1795-1802)", financé
par la "Deutsche Forschungsgemeinschaft".
A partir
de 1998, Directrice du projet de recherche "Catalogue de l'ensemble
des œuvres d'Eugenio Coseriu. Élaboration éditoriale des cours magistraux
qu'Eugenio Coseriu a consacrés à l'histoire de la linguistique des
langues romanes et à l'histoire de la philosophie du langage", financé
par la "Deutsche Forschungsgemeinschaft".
Selon Jürgen
Trabant, l'histoire de la réflexion linguistique au XVIIIe siècle
constitue la "pièce-maîtresse" des recherches de Brigitte Schlieben-Lange,
ce qu'attestent les presque vingt-cinq ans de production scientifique
consacrée à cette époque: C'est en 1976 qu'elle donne sa première
interprétation du Rapport de l'Abbé Grégoire: Von Babel zur Nationalsprache;
en 2000, elle publie La Révolution française dans l'Histoire
des idées linguistiques, livre édité par Sylvain Auroux.
Il semble
bien que toute révolution s'accompagne de débats linguistiques:
[...] La Révolution française ne fait guère exception à cette règle,
bien au contraire: il n'est pas une révolution en dehors d'elle
qui se soit intéressée avec une telle ardeur et sous tant d'aspects
différents aux questions linguistiques.
L'aspect le plus visible de cette préoccupation pour la langue
est sans doute le débat concernant la signification des mots, débat
généralisé sur l'«abus des mots»: la Révolution devient logomachie,
lutte sur les mots. (Brigitte Schlieben-Lange, 2000)
...le conflit des significations et des définitions a contribué
à aiguiser la conscience théorique quant à l'indétermination des
mots, concept ancien, qui sera repris aux alentours de 1800 par
les Idéologues dans le cadre de leur programme sémiotique. (Brigitte
Schlieben-Lange, 2000)
Les mesures
en vue de l'uniformisation de la langue, de l'espace et du temps
sont ressenties comme appartenant à un même programme général. [...]
il existe une très forte tendance à organiser cette uniformisation
de la France selon les modèles des mathématiques et des sciences
naturelles: géométrie, chimie, physique... (Brigitte Schlieben-Lange,
2000)
L'orientation
pédagogique vers un avenir heureux et républicain est le moteur
des activités des Idéologues après Thermidor. Partant de là, il
est donc possible de renouer, encore une fois, avec les projets
pré-révolutionnaires et révolutionnaires. Le projet des Lumières
ne pouvait être que pédagogique; après Thermidor, le moment est
venu de mettre les institutions jugées nécessaires [...]. Cette
orientation pédagogique implique une démarche qui rend élémentaire
et explicite tout ce qui était dispersé, obscur, difficile. (Brigitte
Schlieben-Lange, 1996)
Autour de
1800 paraît toute une série de grammaires importantes [...]. Comme
dans le cas des dictionnaires, cette série de grammaires «sérieuses»
a un caractère ambivalent: il s'agit, d'une part, de mettre fin
à une période instable, d'autre part, d'assurer une continuité;
en dernière instance, la grammaire philosophique est à la base de
l'entendement qui, à son tour, garantit la liberté. (Brigitte
Schlieben-Lange, 2000)
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